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EDITO Avril 2007

Salut à tous !

En avril ne te découvre pas d'un fil !

Le dicton perd de sa crédibilité cette année avec un mois d'avril aux allures d'un mois de juillet. Les épis d'orge et de blé sont déjà formés et, le top du progrès, certains agriculteurs les arrosent !

« Allons-y gaiement et dépêchons-nous d'en profiter avant que la situation ne nous en empêche »

Mais la campagne qui intéressent vraiment est celle des élections présidentielles. Alors là, c'est l'effervescence ! et voilà la France flanquée de 12 apôtres qui, après avoir signé le pacte écologique, nous promettent des jours meilleurs si nous réalisons leurs visions salvatrices.

Dans tous ces beaux projets je n'ai pas entendu ni lu grand chose qui concernait spécifiquement la place et le statut des artistes du spectacle vivant.

A part l'évocation qu'il serait préférable que le statut de l'intermittent du spectacle retrouve sa vocation première, à savoir (et je suis bien d'accord) que les Assedic versées soient une aide à la rémunération du temps de création et de répétitions des artistes et des techniciens qui les assistent. Dans les pratiques actuelles, les indemnités Assedic servent assez fréquemment au financement de la moitié des salaires du personnel technique et des cadres de productions des grosses machines médiatiques qui ne fournissent pas nécessairement la représentation d'une oeuvre artistique.

Mais ces évocations pieuses ne sont pas prêtes de laisser une empreinte dans les faits !

Pour l'instant le serrage de boulons continue et les petites compagnies et les artistes indépendants doivent se battre comme des ours pour se vendre suffisamment et continuer de bénéficier de ce statut.

Hé oui ! que les décideurs et les partenaires sociaux se mettent bien ça dans la tête, pour travailler, les artistes qui participent à une réelle création ne vendent pas de simples heures de travail avec le savoir-faire qui va avec.

D'abord, en tant qu'interprètes, les artistes vendent cette superbe énergie qu'ils savent prodiguer sur scène, ensuite ils vendent les capacités particulières de leurs corps, l'esthétique de leur visage et la gamme de leurs expressions, le timbre de leur voix et sa tessiture, leur capacité à transmettre l'émotion, leur virtuosité qui n'est possible qu'avec un travail quotidien au même titre qu'un sportif et enfin, pour ceux d'entre nous qui créent un univers, un accès à cet univers qui enrichit de fait le patrimoine culturel de tous.

Mais, il faut bien le constater, les valeurs du libéralisme pur et dur grignotent petit à petit tous les espaces, et un grand nombre de gens s'y retrouve très bien en tenant fermement leur petit bout de couverture.

Amis musiciens et nobles saltimbanques, en ces temps où l'argent est la valeur absolue, nos oeuvres n'existeront et ne pourront espérer atteindre la mémoire collective que si elles passent avec succès les épreuves qu'imposent les règles du commerce actuelles.

Aucune autre perspective ne semble poindre à l'horizon.

J'irai donc glisser mon bulletin dans l'urne avec ce sentiment étrange qu'encore une fois, je me fais manipuler.

 

 

A bientôt ici, chez vous, chez nous, en concert, ou comme dab au hasard de l'enfer !

Luc Arténo